Far breton : un talisman contre le mauvais temps.

 

Le temps, on a pas trouvé mieux comme prétexte pour se sustenter de bons gâteaux. Et là pour le coup, l’excuse est béton, avec ce mois de juillet tout gris. Un temps à ouvrir les vieux albums photos et fouiner dans les greniers. Et devine ce que j’ai trouvé ? Le carnet de recettes de famille. En le feuilletant, je suis tombée sur une page difficilement lisible, tant elle était recouverte de tâches. En me concentrant, j’ai finalement déchiffré : « far aux pruneaux« . Oh oui, je le tenais mon talisman contre le mauvais temps…

Remède Breton

Pas étonnant que les Bretons l’aient adopté… Certains disent que l’authentique far breton est sans pruneaux. Mais moi, ça m’étonne beaucoup de la part d’un peuple de marins, car avec la touche acidulée et fondante qu’apporte les fruits desséchés, alliée à l’onctueuse pâte sucrée, c’est vraiment un dessert qui vous fait quitter la terre ferme (hu hu hu). Il ne faut pas être chiche en pruneaux, et les choisir bien juteux, comme le sont les pruneaux d’Agen.

Pruneaux pas d’Agen

Agen, c’est pas vraiment la Bretagne, alors pourquoi ? En fait, le pruneau ne vient même pas d’Agen. Importé de Chine à l’antiquité, il est planté par les Romains dans la « Narbonnaise », province qui s’étendait jusque dans le Quercy, aux portes d’Agen. Au fil des siècles, le pruneaux prend toutefois sont patronyme d’Agen, port d’embarquement depuis lequel on envoyait les fruits parcourir le monde. Facile à stocker, énergétique et riche en fibre, le pruneau devient le compagnon incontournable des grandes parties de navigation : d’où son adoption par les Bretons, la boucle est bouclée (et la bouchée pas loin non plus).

Bref, tout cela pour dire que, ce que j’apprécie le plus dans ce dessert, c’est son dialogue de fondants, entre celui juteux des fruits et l’autre plus ferme du flan. Le léger goût de rhum quant à lui donne définitivement le sentiment de mettre les voiles vers des océans de délices.

 

Si tu n’as pas de balance, tu peux utiliser comme mesure un contenant de 20cl type pot moutarde.

Far aux pruneaux
Pour un moule de 20-22cm de diamètre.

– 125g de farine (1 et 1/4 de mesure)
– 4 oeufs
– 2 cuillère à soupe de rhum
– 12-14 pruneaux secs (mais pas desséchés)
– 1 pincée de sel
– 100g de sucre (1 mesure)
– 25cl de lait (1 mesure et 2 cuillères à soupe)
– 20g de beurre (3 belles cuillères à soupe)

Les pruneaux doivent être du genre fondant, s’ils sont secs, les faire tremper une 30taine de minutes dans un bol de thé chaud, puis les essuyer. Les rouler dans un peu de farine, réserver. Dans une jatte, fouetter œufs et sucre ensemble. Garder une noix de beurre pour le moule et faire fondre le reste. L’ajouter avec le lait, le sel, le rhum puis intégrer progressivement la farine en mélangeant bien. Beurrer votre moule, verser la préparation et y laisser tomber uns par uns les pruneaux approximativement sur toute la surface. Enfourner 20 min à 200°C.

Miam.

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