Pâté aux prunes | Douceur angevine

Avant de partir vivre au Japon, j’ai grandi en Anjou, cette région qui reste si vivante bien que dépourvue de réalité cartographique. Province d’ancien-régime supprimée à la Révolution, elle se partage aujourd’hui entre le sud-Mayenne et le Maine-et-Loire. Son nom est toutefois resté très présent, notamment grâce au vignoble d’Anjou, qui recouvre différentes AOC telle celle du coteau du Layon, mais aussi du fameux  Savennières (parmi lesquels je vous conseille le divin Château d’Epiré) ou le Bonnezeau (visitez donc le Château de Fesles !).

L’Anjou, chanté pour sa « douceur de vivre » par le poète renaissant du Bellay, possède une gastronomie aussi sophistiquée qu’ancienne. Celle-ci puise son origine dans une histoire mouvementée, qui a vu les frontières angevine s’étendre jusqu’à Naples et même l’Irlande. Tantôt opulent et charnu, tantôt minéral et solaire, abreuvé de nombreuses rivières parmi lesquelles règne la Loire, le terroir angevin propose de nombreuses spécialités culinaires, comme le poulet à l’angevine dont voici une tofu-version, ou encore le quernon d’ardoise, un palet de nougatine entouré d’un chocolat bleu, couleur de cette pierre de caractère qui donne au château d’Angers son allure si particulière. Une confiserie à ne pas manquer lors de son passage en terre angevine : La Petite Marquise en a fait sa spécialité et vous les propose dans de mignonnes boîtes, ce qui ne gâche rien ;)

Et justement, dans le rayon des douceurs, il existe aussi le pâté aux prunes, particulièrement de saison en cette fin d’août. Je vous laisse le découvrir ci-dessous sous la forme d’une nouvelle série de croque-dessiné. Mais auparavant, deux précisions :

les prunes : traditionnellement, il s’agirait de reine-claudes, ces prunes nommées d’après la « Bonne Reine », femme de François Ier, ce grand amoureux de la Loire (entres autres), auprès de laquelle il construit son fier château de Chambord.  Peut-être faisait-on allusion à l’extraordinaire fertilité de cette pauvre reine, qui mourut à 24 ans, après avoir enfanté 7 enfants… Car les Reine-Claudes sont des arbres très productifs et donnent de gros fruits charnus à la robe vert-bleutée. Ceci dit, on peut tout à fait préparer le pâté à base d’autres prunes, je l’ai notamment testé avec de petites prunes rouges : c’était délicieux.

la pâte : celle-ci est le plus habituellement composée de beurre, farine et d’oeuf, mais j’ai ajouté un peu de poudre d’amande, l’une de mes bottes secrètes pour une pâte sablée magique. Et : oui, il y a beaucoup de beurre, mais c’est vraiment comme cela que c’est bon *v*… Pour laisser la vapeur s’échapper sans transformer la pâte en terrain volcanique, on pratique au centre un trou ou cheminée. Il est donc très essentiel pour la recette mais peut être plus petit que celui illustré ci-dessous.

Ces croque-dessinés peuvent être imprimés : cliquer sur l’image pour l’avoir en plein format, puis cliquer droit pour lancer l’impression.

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10 réponses à Pâté aux prunes | Douceur angevine

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