Pourquoi cuisiner vegan quand on est pas même végétarien ?

cuisiner vegan

C’est peut-être la question que tu te poses quand tu me vois alterner les recettes d’osso-buco et de pumpkin roll 100% végétal… Mais en fait, quel intérêt il y a-t-il à se passer d’oeuf ou de beurre quand on est pas vegan ni même végétarien(ne)? Je te le donne en 4.

Cuisiner librement

J’aime cuisiner sans être obligé d’utiliser aucun ingrédient en particulier. Ok, pour faire du pain, il faudra forcément passer par la case farine (quoique le pain essène s’en passe bine), mais doit-on forcément choisir de la farine de blé ? Un de mes plus grands plaisirs en cuisine, consiste à jongler avec les ingrédients, de remplacer certains et d’inviter d’autres, inattendus. Et à voir les commentaires laissés sur le blog, je ne pense pas être la seule (« si je remplace tes graines de lin par du tournesol et ta compote de courge par de la poire, ça marche aussi tu crois ? »). D’ailleurs c’est là tout le concept qui sous-tend le nom « Cuisine en bandoulière », c’est à dire cuisiner léger, sans ingrédients-bagages ni ustensiles superflus. J’adore par exemple trouver des recettes universelles, adaptables où que l’on soit sur le globe, comme cette pâte à crêpe montgolfière.

Varier les goûts

A utiliser toujours avec les mêmes ingrédients, on se prive de tant d’autres. C’est une révélation que j’ai eu grâce à ces gnocchis au potimarron. Quelle délicieuse surprise de redécouvrir ce plat, qui n’avait plus d’intérêt pour moi que sa sauce ! Cuisiner pour moi, c’est orchestrer un continuel remue-ménage de ses habitudes alimentaires. Depuis, je fais rarement la même recette une fois, même si je l’ai trouvée réussie. Car mon vrai plaisir, c’est de me surprendre moi-même avec de nouvelles associations, de nouvelles textures. Et crois-moi, avec l’immense variété d’aliments que nous avons, le terrain de jeu est infini !

Diversifier son bol alimentaire

Là ce sont des considérations touchant plutôt à la santé. Nous savons aujourd’hui qu’il est important de bien varier les types d’aliments que nous consommons. Dans nos sociétés industrialisées, nous avons par exemple de graves carences en omega 3, qui participent notamment à la régulation de la tension artérielle, l’élasticité des vaisseaux, aux réactions immunitaires et anti-inflammatoires. Inversement, nous mangeons beaucoup trop de viandes et de produits laitiers, quoiqu’en disent les sirènes officielles : sur le lait, lire le livre Soyons moins lait à ce sujet.

Eh oui, on peut faire de sublimes fromages sans la moindre goutte de lait animal (voir aussi le conseil lecture en bas de page). Perso, étant légèrement intolérante, j’en consomme très peu et m’en porte très bien : les aliments riches en calcium sont nombreux, notamment… les algues, mes grandes chouchoutes. Je pense du reste que les allergies qui font légion aujourd’hui, sont dûes à une overdose trans-générationnelle de nos organismes, fatigués d’ingérer toujours les mêmes aliments : lait, gluten (contenu dans le blé), oeufs, étant comme de par hasard les plus concernés.

Miser sur le végétal plutôt que l’animal

Là, on se place du côté dans une démarche durable : on sait en effet aujourd’hui que l’une des principales causes de pollution est l’élevage intensif. Or l’élevage intensif existe pour répondre à la demande d’une population en continuelle croissance, qui considère qui plus est que le nec le plus ultra en matière de cuisine, c’est la viande (bou!). Réduire sa consommation de viande, permettrait de retrouver de l’air pour respirer, et des élevage où les bêtes seraient bien traitées.

Enfin, et j’espère là sonner définitivement le glas de tes dernières resistances, la cuisine vegan est délicieuse. Non seulement te fera-t-elle découvrir mille et une saveurs nouvelles, mais encore te surprendra-t-elle par ses textures généreuses et sa gourmandise. Qui a dit qu’il fallait des oeufs pour faire dans le moelleux ? Certainement pas moi, et je te le prouverai dans la prochaine recette ! Alors, prêt à te lancer dans la cuisine vegan ?

Tans que j’y suis, voici des liens hautement intéressants :
Supernaturelle, le lieu de la cuisine vegan à Paris animé par la pétillante Ôna.
100% végétal, le blog de Marie Laforêt, grande prêtresse du domaine.
Free your cake, qui propose des ateliers de pâtisserie végétale.

Et aussi quelques bonnes lectures :
– Vegan de Marie Laforêt, au éditions La Plage, la bible en la matière, superbement illustré ce qui ne gâche rien.
– Fromages Vegan, toujours de Marie Laforêt : tu découvriras l’une des plus belles découvertes
Cru, 115 recettes vivantes, par Delphine de Montalier, qui te parlera de cette passionnante catégorie de cuisine vegan, sur-vitaminée.

 

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18 réponses à Pourquoi cuisiner vegan quand on est pas même végétarien ?

  1. Claire dit :

    Excellent article ! ;)
    Intégrer une dose de cuisine végétale à son quotidien, c’est juste ouvrir son champ des possibles. Et ça, ça fait toujours un bien fou.

  2. Bravo pour ton article Mathilda ! C’est très bien dit !
    Il y a + d’1 an c’était exactement ma démarche, mais depuis j’ai été contaminée par la cuisine végé et ne peut plus m’en passer (même pas pour un repas lol) ! T’as bien raison, c’est trop trop bon la cuisine végane !! C’est une preuve d’ouverture d’esprit que de pouvoir basculer du côté vegan (ça sonne un peu Dark Vador là…) de temps en temps sans à priori, je trouve cela très intéressant ta façon de voir les choses, à chacun de voir jusqu’où il veut aller (on est bien libre de faire ce que l’on veut/ou ne pas faire d’ailleurs !). Je suis depuis carrément devenue végétarienne, quasiment végétalienne, je le suis devenue au quotidien car, aux raisons que tu exprimes si bien (que la cuisine vg est excellente pour la santé et est définitivement plus durable que la cuisine carnée) s’est ajoutée pour moi la dimension éthique (pas dans le sens que je pleure toute la journée pour tous « les petits nanimaux » -bien que je les aime énormément-, mais plutôt dans le sens où je me dis : qui je suis, moi, pour m’octroyer le droit de faire tuer des animaux sensibles pour une nourriture qui ne m’apporte rien de vital, et qui se révèle être ni bonne pour mon corps, ni bonne pour la planète).
    Continue de nous régaler avec tes recettes végé et tes jolies illustrations ;)
    Bonne journée à bientôt

    • Mathilda dit :

      Intéressant Olivia ton évolution en douceur vers le végétalisme. Je partage à 100% ton point de vue, et tes questions d’éthique. Je refuse de cautionner un système de maltraitante des animaux, et pense qu’ils ont droit au meilleur des traitements. En revanche – et ca doit être mon côté Mama-erectus – je ne ressens pas le besoin de supprimer définitivement les matières animales de mon alimentation, je me dis aussi que c’est dans l’ordre des choses, un peu comme le loup qui mange les moutons (et maintenant c’est moi qui ait l’impression d’être Dark Vador ;). Mais là encore, comme tu le dis si bien, à chacun de voir jusqu’où il veut aller, et il n’est pas improbable que je passe plus tard définitivement le cap ! Merci pour ton long commentaire et aussi tes belles recettes à quatre mains !

  3. Lescreacoco dit :

    Et puis à chacun son rythme l’intérêt étant déjà d’y penser et de changer son mode de consommation.

  4. Milounette dit :

    Comme ces réflexions me parlent…je partage à 100% ton point de vue, à tel point qu’aujourd’hui, je cuisine pratiquement végétalien tout le temps. J’adore la cuisine vegane qui permet comme tu le dis si bien de découvrir de nouvelles saveurs et de cuisiner avec trois fonds de placards! Bassement matérialiste, j’y ajouterai le critère du prix : si ne veut pas cautionner le système de production de viande, oeufs et cie en masse, et se tourner vers des produits issus d’élevage respectueux des animaux, cela a un coût et on ne peut (à moins d’être Crésus) pas se permettre de les utiliser à tord et à travers… Je préfère réserver ces produits (oeufs, lait, viande et poisson) à des occasions bien spéciales et me « contenter » au quotidien de végétaux, et je ne m’en porte pas plus mal. Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à avoir cette approche qui malheureusement n’est pas partagée par le plus grand nombre!
    J’attends avec impatience (comme toujours) tes nouvelles recettes. A bientôt.

    • Mathilda dit :

      Milounette, c’est vrai que l’aspect financier joue aussi. D’ailleurs je trouve que c’est sommes toute une très bonne chose que le coût de la viande et du poisson augmente, ça va aider les gens à découvrir cette cuisine que nous adorons !

  5. Lydie dit :

    Excellent article ! ????

  6. J’aime trop la viande pour devenir végétarienne mais je m’intéresse aussi à la cuisine végétale, j’essaie de changer certaines habitudes chez moi et comme tu dis c’est responsable et très bon à la fois !
    Bise

  7. camille dit :

    Complètement d’accord avec toi, même si je n’y suis pas à 100%, mais de tendance….En attendant mieux.
    Bonne journée à toi Mathilda. Et merci pour ton blog si riche

  8. midicuisine dit :

    Je me retrouve beaucoup dans ton billet dès son titre. Je pratique également un certain « va et vient » dans les recettes que je présente…tout en me rendant compte qu’elles ne reflètent pas toujours le contenu exact de mon assiette. En effet, la plupart des plats à base de viandes de ces deux dernières années sont dévorés par mes gourmands alors que je me contente le plus souvent de la sauce agrémentée de céréales et légumes ;-) Je suis une grande fan des découvertes de nouveaux produits, nouvelles saveurs, nouvelles associations et à ce titre je partage ton avis sur la liberté que doit revêtir la cuisine et la réjouissance à cuisiner. Pour autant, j’ai personnellement un doute quant aux motivations éthiques envers les animaux ou aux trop « grands discours » dits écolo; un manque probable de conviction face à une si petite action individuelle, même si bien sur on sait que les petits ruisseaux font les grands fleuves. Une petite voix qui me taraude pour me rappeler que l’être humain se nourri en premier lieu du lait maternel…Une autre qui me fait me demander comment les vegans nourrissent leur chat ;-) Et enfin la dernière promis, pour m’interroger sur nos capacités de choix selon nos ressources économiques (le prix de certains aliments vegan sont aussi chers voire plus chers que viande et poisson, je pense notamment aux fruits à coques indispensables ), nos origines, nos cultures etc (les habitants du Groenland ne peuvent en aucun cas être vegan ni même végatarien). Le sujet me semble vaste et toujours (heureusement) ouvert: je souhaite continuer à l’explorer sans prosélytisme. Merci pour le partage de ton blog que je viens de découvrir avec gourmandise :-)

    • Mathilda dit :

      Merci Sophie pour ton témoignage, que je trouve plein de nuances et de lucidité, je me retrouve aussi pleinement dans ce que tu écris ;) !

  9. Jin-chan dit :

    C’est cool de s’intéresser à tout type de cuisine, il y a des toujours des saveurs qu’on ne trouve nulle par ailleurs.
    Autant ne se priver de rien~

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