Cuisine nomade : l’art de consommer local à l’étranger

La question reste de savoir : suit-on la direction du couteau ou de la fourchette ?

Être locavore, c’est-à-dire préférer des produits locaux à ceux importés, c’est à la fois plus économique et écologique, et plus naturel aussi, car on retrouve le rythme des saisons. Toutefois, quand on habite à l’étranger, l’exercice peut vite tourner au casse-tête.

Voire au cauchemar : comme lorsque l’on croque ces chips qui se révèlent être des poissons séchés. Non seulement doit-on renoncer aux fruits et légumes hors saison, mais encore faut-il s’adapter à toute une autre collection d’aliments. Cuisine nomade, c’est aussi parfois faire une croix sur les ingrédients les plus basiques – arrg la petite courgette à 7 euros pièce – et en apprivoiser d’autres, pas toujours très tentants, suivez mon regard.

Mais la chandelle vaut l’effort : car alors, s’offre à vous tout un éventail de nouvelles saveurs, tandis que votre manière de cuisiner s’en retrouvera prodigieusement enrichie. Sans parler de votre quotidien, transformé en un jeu tenant à la fois de la course au trésor – partez à la recherche du gobo perdu – et de la potion magique : l’okonomiyaki se met à danser ? Même pas peur.

Voici donc quelques idées pour ne pas perdre le nord :

– Avant de partir, se renseigner sur la cuisine du pays où l’on va vivre, s’offrir de beaux livres de recettes. A force de saliver dessus, vous arriverez sur place parée pour la dégustation avec mille idées de choses à tester.
– Renifler sans vergogne : avant de goûter un produit inconnu, essayer d’identifier ce qu’il contient, en faisant appel à la vue et l’odeur. (Peut-être pas directement dans le magasin, mais une fois chez vous ^-^) Cela vous évitera bien des mauvaises surprises. Dans le genre, je me souviens un jour avoir pris pour un bon petit tartare de poisson, un mâchis de restes de sardines : je m’étais jetée dessus sans prendre la peine de soigner mon approche – horreur – j’en ai encore le cœur au bord des lèvres.
Commencer piano : ne pas vouloir immédiatement adopter le régime alimentaire local, il faut du temps pour s’adapter. Offrez-vous de temps en temps de bonnes spaghettis bolognaise et terminez par ces cookies chocolat-noisette (pas très light mais férocement efficaces). C’est magique aussi quand on a le mal du pays.
Sélectionner une série de blogs de cuisine sur le sujet, où vous pourrez chercher régulièrement l’inspiration. Voir ici mes liens favoris.
– Prendre un cours de cuisine : pour apprendre aussi les gestes et poser toutes les questions qui vous turlupinent (pensez à les préparer à l’avance). Au Japon, il y a notamment ABC Cooking qui propose des cours de cuisine japonaise en anglais.
– Acheter régulièrement un ingrédient inconnu, se renseigner auprès du vendeur sur son nom et si possible la manière de l’accommoder. Puis enquêter via livres et internet sur la manière de le préparer.
– Apprivoiser les nouveaux aliments
en les cuisinant d’abord dans des plats familiers : pot au feu sauce locale, quiche aux légumes bizarres, gratins et hachis… Voir en fin d’article la liste de recettes « fourre-tout ».
– Goûter plusieurs fois
à un ingrédient, avant de le rayer définitivement de votre menu. On met parfois du temps avant d’aimer quelque-chose : au Japon, c’est souvent le cas des nattos, ou encore  des dangos, voir à leur propos l’excellente note dessinée de Delfine d’Issekinicho.
– Identifier les ingrédients d’assaisonnement locaux, et tracer des parallèles entre ceux auxquels vous étiez habitués. Au Japon, on assaisonne avec du vinaigre de riz, du mirin, saké, et du soja. J’utilise par exemple du vinaigre de riz, assez doux, à la place du vin blanc, pour faire fondre les poireaux d’une tarte éponyme.
Transposez vos recettes classiques dans les goûts locaux et vice versa : c’est très amusant, et souvent délicieux, comme cette poule au pot japonaise.
– Se doter de recettes « concept », plats fourre-tout, que vous pourrez décliner où que vous soyez : voyez la liste ci-dessous.

Recettes à emporter :
Pâte brisée à l’huile : faite en un tour de main, pour réaliser 1001 tartes salées saveur locale.
Béchamel nature, au nori : parfumez la comme bon vous semble, et mélanger à des légumes pour faire des
Hachis parmentier : une couche de purée, une couche de hachis, et hop au four.
Crumble salé ou sucré : une pâte prête en 5 minutes, des plats croustillants et chaleureux.
– Crème anglaise à la vanille, à la cardamone, au rhum… Parfaite avec un crumble ;)

Rendez-vous demain, pour la première recette de la série « Cuisine nomade », à décliner où que vous soyez. En attendant, excellent début de semaine à tous !

 

 

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